La formation-action *« Sciences pour toutes et tous » entre dans sa dernière phase. Après 3 années de réflexion, sensibilisation et accompagnement pour plus d’inclusion dans le partage des sciences, l’heure du bilan approche.
Les 37 professionnelles se retrouveront une dernière fois les 24 et 25 novembre à la Maison du Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale à Le Wast (62). Ce quatrième regroupement régional, organisé par Ombelliscience, marquera la conclusion d’une belle aventure collective.
L’occasion d’échanger sur les pratiques de chacune, de partager réussites et difficultés, poursuivre la formation sur les enjeux d’inclusion, d’entendre les récits de certaines personnes sur des démarches menées et visiter le lieu qui nous accueillera. Ce moment se veut aussi convivial et symbolique, pour entretenir les liens tissés au fil de ces trois années de travail et de cheminement commun.
Une partie du rendez-vous sera consacré à l’évaluation des démarches entreprises tant individuellement que collectivement ainsi qu’à la réflexion sur les perspectives après la fin du programme, prévue pour le 31 décembre 2025. Autant d’éléments qui viendront nourrir le bilan de cette formation au long cours dont Ombelliscience souhaite continuer de diffuser les apprentissages et expériences accumulées.
Au chapitre des éléments de bilan figurera en bonne place le rapport de l’enquête menée auprès de publics exclus des sciences en 2024 et 2025. Cette étude inédite en culture scientifique - d’ores et déjà disponible ici - éclaire tout professionnel impliqué dans le partage des sciences et techniques sur les freins et mécanismes d’exclusion qui empêchent certains groupes sociaux de participer et se sentir bienvenue dans les activités de culture scientifique. Un rapport qui devrait intéresser l’ensemble du réseau de CSTI régional et national.
Ces éléments de bilan ainsi que l’ensemble des publications et récits d’expériences des professionnelles impliquées dans cette démarche d’inclusion sont à retrouver dans la Communauté « Inclusion : Sciences pour toutes et tous » sur la plateforme Echosciences Hauts-de-France. vous pouvez y publier des articles pour valoriser les actions inclusives que vous menez. Il vous suffit de vous créer un compte pour rejoindre la communauté !
A lire aussi, les derniers témoignages de celles qui ont participé au programme inclusion :
Publié le 20 octobre 2025
Bertrand Prévost est médiateur scientifique chez Ombelliscience. Dans le cadre de sa participation au programme « Sciences pour Toutes et Tous » coordonné par Ombelliscience, l’association l’a interviewé au sujet de sa démarche et son cheminement pour aller vers davantage d’inclusion dans ses pratiques professionnelles.
Raphaël Degenne (RD) pour Ombelliscience : Pouvez-vous présenter votre mission en quelques mots ?
Bertrand Prévost (BP) : Ma mission au sein d’Ombelliscience se décompose en 2 parties. La première consiste à faire vivre un fonds régional d’outils pédagogiques pour la médiation scientifique et la deuxième consiste en l’animation de séquences de médiation scientifique principalement avec des élèves en milieu scolaire ou des stagiaires. Dans le cadre du dispositif régional « PEPS » (Parcours d’éducation, de pratique et de sensibilisation à la culture), j’interviens dans les établissements d’enseignement secondaire au sens large, c’est-à-dire les lycées et les centres de formation type CFA, lycées agricoles, lycées professionnels… En tant que médiateur scientifique, j’accompagne des élèves à réfléchir d’une manière scientifique autour d’une thématique et je leur apporte un certain nombre de connaissances au sujet de l’impact du dérèglement climatique à la fois sur les milieux naturels et sur les métiers qu’ils vont exercer. L’enjeu n’est pas juste de débattre en mode « café du commerce » mais de construire un raisonnement pour développer la compréhension scientifique d’une thématique.
RD : C’est quoi pour vous l’inclusion en général ?
BP : Clairement cela veut dire ne pas exclure ou exclure le moins possible. Ce que cela veut dire pour moi dans la pratique c’est avoir une attention particulière à ce que je peux dire, transmettre ou véhiculer pour que ça puisse être compris par le plus de monde possible dans mes groupes d’intervention. Je dois essayer de voir ce que les élèves sont capables d’appréhender pour essayer de les pousser un cran plus loin.
« Je ne fais pas de différence de genre ou de milieu social. Pour moi l’important est que chaque personne puisse s’approprier un sujet scientifique et des connaissances indépendamment de qui elle est.»
Si moins de 80% d’une classe n’a pas compris ce que j’ai expliqué cela veut dire que je n’ai pas amené les choses de manière qu’elle ait envie d’apprendre, cela veut dire que la façon de leur transmettre les choses ne colle pas… et cela m’est déjà arrivé.
RD : Selon vous, les sciences sont-elles naturellement inclusives ? Pourquoi ?
BP : Clairement : non.La science n’est pas inclusive car ce sont des choses complexes qui demandent des bases que tout le monde n’a pas. C’est une méthode de raisonnement qui est spécifique et qui n’est pas la plus fréquente au quotidien. Pour moi, la science peut être très « cryptique », je veux dire par là que certaines connaissances sont des savoirs gardés jalousement.
« Posséder des savoirs que les autres n’ont pas est une manière de se sentir « au-dessus ». Il y a toujours une notion d’élitisme liée à la science, c’est aussi lié à la sélection dans le cadre scolaire. Si tu es bon en sport ou si tu es bon en sciences, tu n’es pas classé·e pareil. »
Les sciences sont aussi très cloisonnées. Certains milieux scientifiques sont très fermés et il n’est pas facile d’y rentrer. A titre personnel, j’ai eu le sentiment d’entrer dans le monde scientifique, c’est-à-dire d’être considéré comme scientifique, lors de mon année de Maitrise à l’Université.
RD : Avant vos expérimentations dans le cadre du programme "Science pour toutes et tous" d’Ombelliscience, quels étaient concrètement les freins observés ?
BP : L’un deux freins majeurs pour moi, était ma méconnaissance du sujet de l’inclusion. Pour moi cela concernait les personnes en grande précarité socio-économique ou les personnes racisées pour l’accès au travail mais je ne me sentais pas concerné. Le deuxième frein était de ne pas nommer le phénomène d’exclusion. Ne pas nommer le phénomène en tant que tel lui donnait moins d’importance parce que c’était un juste un élément à prendre en compte dans mon travail mais pas un facteur prédominant dans mon activité. Je n’utilisais d’ailleurs pas le mot d’inclusion mais plutôt la notion « mise à niveau. » Lorsqu’un phénomène d’exclusion pouvait exister dans l’une de mes actions de médiation scientifique, je ne me posais pas la question « pourquoi cela ne lui a pas plu ». A priori je considérais que c’était l’élève ou la personne qui en était responsable et pas moi.
« Aujourd’hui je me demande davantage « qu’est-ce que j’ai fait ou pas fait qui ne lui a pas permis de s’intégrer ? »
RD : Au sein de votre structure, quel a été le premier pas concret pour être dans une démarche plus inclusive ?
BP : Le premier pas a été difficile. Ça a été le démarrage du programme SPTT. J’avais fait des choses avant mais que je n’identifiais pas comme un travail sur l’inclusion. La première question qui m’est venue à l’esprit, c’était dans ma mission de diffusion des expositions scientifiques itinérantes : « est-ce que je touche tous les publics ? est-ce que je peux qualifier les publics ? est-ce qu’il existe des publics exclus ? ». A l’époque j’avais une envie beaucoup trop ambitieuse de cartographier tous les publics pour pouvoir comparer ceux que je touchais et ceux que je ne touchais pas. Je me suis cassé les dents sur la question « c’est quoi un non-public ? », puisque je ne le connais pas. J’étais plutôt dans une approche comptable de chiffrage, de fournir des données. Cela a été une désillusion mais cela m’a aussi permis de prendre conscience de la difficulté et d’identifier à quelle échelle je peux agir personnellement. Là où j’avais le plus de possibilités pour tester de nouvelles pratiques, c’étaient les groupes scolaires des parcours PEPS. Je faisais des médiations sur une méthodologie qui ne fonctionnait pas mal mais à propos de laquelle je ne me posais pas la question de savoir ce que mon public attendait. Je me comportais comme un professeur qui apporte des connaissances mais je ne me préoccupais pas tant que ça des techniques de transmission des connaissances. Aujourd’hui je m’interroge davantage sur la façon de proposer une expérience de médiation scientifique qui corresponde davantage aux envies de mes publics et je m’adapte plus à leurs besoins et leurs attentes. Je fais plus de « participatif », j’utilise davantage de méthodes de l’éducation populaire et je m’aperçois que ça fonctionne mieux, que j’ai plus facilement l’adhésion du groupe. C’est aussi le cas pour le choix des sujets et des modes de restitution de projets éducatifs : avant c’est moi qui imposais les sujets de rendus dans les restitutions ; maintenant je vois groupe par groupe de quoi ils ont envie de parler, à qui ils souhaitent s’adresser et comment ils sont envie de le dire ? (Par exemple en format tik-tok ou dans un rap, un podcast ou tout autre format). Avant je cadrais beaucoup, maintenant je laisse davantage le choix.
RD : Que vous a apporté l’accompagnement et le collectif de professionnel·les qui se forment à vos côtés dans le programme "Science pour toutes et tous" ?
BP : Pour moi, ce programme a été principalement une boîte à outils. On a parlé de publics que je ne connais pas ou peu. Moi, je travaille avec des classes donc des personnes qui sont obligées d’être présentes. Je n’ai pas les même problématiques qu’un centre social, un tiers-lieu ou une médiathèque ou même un musée de Sciences dans lequel les publics viennent de façon volontaire. Je travaille avec des publics déjà « captifs » donc je ne peux pas appliquer les mêmes recettes mais je pioche des idées à droite et à gauche. Quand je discute de ce que je fais, il y a toujours des personnes qui me disent « pourquoi tu n’as pas fait ça ou pensé à ça ? » Il y a beaucoup d’informel grâce à l’interpersonnel. Ça fait beaucoup progresser mes idées, ma façon de penser la médiation dans les projets. Par exemple les « débats mouvants » sur des questions autour du dérèglement climatique pour savoir ce qu’en pensent les gens, c’est un outil que j’ai découvert dans le cadre de Sciences pour toutes et tous (SPTT). L’outil d’évaluation « la machine à laver, la poubelle et la valise » me permet de collecter des données plus facilement sans donner l’impression aux personnes qu’elles sont notées ou qu’elles font l’objet d’une étude comme avec un questionnaire, ce qui peut rebuter.
RD : Si c’était à refaire, que feriez-vous différemment… À votre niveau, au sein de votre structure, et au niveau de l’accompagnement proposé par Ombelliscience ?
BP : Je pense qu’il faudrait peut-être imposer dès le début l’outil d’autodiagnostic du « Kadeiloscope ». Je me serais alors probablement rendu compte plus tôt de la difficulté de ma première proposition (rendre les expositions scientifiques itinérantes plus inclusives). Il faudrait que les accompagnants n’hésitent pas à nous dire « tu pars trop loin, tu n’y arriveras pas » pour que je me concentre dès le départ sur quelque chose de très opérationnel et réaliste, quelque chose que je puisse faire facilement dans un premier temps. Moi je me suis emballé sur le périmètre de mon action alors que je ne suis ni sociologue ni statisticien. Aujourd’hui je me sens plus l’aise car je me suis concentré sur une action sur laquelle je suis en mesure d’agir. Il ne faut pas que je pense trop global mais que je sois pragmatique. Je ne vais pas changer le monde tout seul, comme chacun, j’apporte ma pierre.
Publié le 17 octobre 2025
Solenn Bihan est Facilitatrice graphique (dessin en direct avec des groupes) et formatrice au sein de la coopérative de communication « On est bien là ».
Dans le cadre de sa participation au programme « Sciences pour Toutes et Tous » coordonné par Ombelliscience, Solenn Bihan a été interviewée par l’association le 27 juin au sujet de sa démarche et son cheminement pour aller vers davantage d’inclusion dans ses pratiques professionnelles.
Candice Gaudefroy (CG) pour Ombelliscience : Pouvez-vous présenter votre structure en quelques mots et expliquer en quoi elle a un lien avec la culture scientifique ?
Solenn Bihan : Mon activité est de traduire ce que les gens disent en dessin, c’est utilisé comme pratique d’intelligence collective pour faire en sorte que les propos de chacun puissent être retranscrit visuellement avec la même légitimité et importance, et fournir un compte rendu visuel simple et accessible pour des gens qui ne seraient pas à l’aise avec le français ou l’écrit. Le lien avec la culture scientifique est que j’interviens beaucoup sur des projets de médiation/vulgarisation scientifique. Par exemple, pour des chercheur·ses qui doivent communiquer avec leurs pairs : un schéma visuel (synthèse) pour illustrer un article scientifique ou un projet de recherche pour la Fête de la science, je réalise chaque année un reportage dessiné pour faire un compte rendu visuel des ateliers proposés pour le public.
CG : C’est quoi pour vous l’inclusion en général ?
SB : Pour moi, l’inclusion c’est avant tout le contraire de l’exclusion ! Je suis révoltée de voir que l’on puisse exclure des gens de la connaissance pour le simple fait, qu’à un moment donné, ils n’ont pas forcément fait d’études, maitrisent difficilement le vocabulaire… Ils ont tout à fait le moyen de comprendre et ils en ont besoin.
J’avais une mère universitaire (qui avait fait des études) et un père autodidacte. J’ai toujours trouvé scandaleux que mon père soit méprisé et mis de côté socialement alors qu’il avait tout à fait les moyens de poser des bonnes questions et de donner son avis.
CG : Selon vous, les sciences sont-elles naturellement inclusives ? Pourquoi ?
SB : Je suis un peu partagée sur cette question. Aujourd’hui on dit beaucoup que les sciences véhiculent des préjugés, par exemple, il a été prouvé que les problèmes cardiaques des femmes étaient moins pris en compte par les médecins car souvent ramenés au facteur psychologique. Je pense pour une part que les sciences sont faites par des humains participant aux biais de la société, et d’un autre côté que la démarche scientifique est naturellement inclusive car elle essaie de traquer ces préjugés et biais pour les déconstruire. Elle s’intéresse à tout. Sur l’aspect du vivant par exemple elle s’intéresse à toutes les espèces en général. Il n’y a pas de hiérarchie entre quelqu’un qui va travailler sur les plantes et insectes, et quelqu’un qui va travailler sur les êtres humains. Tout comme il n’y a pas de hiérarchie entre les hommes et les femmes, les humains et les autres êtres vivants.
CG : Au sein de votre structure, quel a été le 1er pas concret pour être dans une démarche plus inclusive ? Et que vous a apporté le programme "Science pour toutes et tous" ?
SB : Le premier est un projet qui s’inscrit dans le cadre de « Sciences pour Toutes et Tous ». À titre d’expérimentation, l’idée est de créer un outil visuel (un imagier) sur la santé mentale pour les médiateurs à la frontière, tels que les interprètes sur la Côte d’Opale (Calais, Dunkerque, Grand Synthe...). Ces personnes font partie d’associations accueillant les nouveaux migrants (eux-mêmes anciens migrants), ils.elles essaient de leur faciliter les démarches (administratives ou autre), l’accès à des ressources pratiques et au droit.
La difficulté, c’est que les traumatismes et les problèmes de santé mentale constatés chez certains migrants complexifiaient l’accompagnement : il y avait un manque de formation et d’outils pour aborder la question de l’urgence psychologique. Des psychologues, professionnels et enseignants-chercheurs de l’Université de Lille ont ainsi créé des contenus à partir de leurs connaissances scientifiques sur la santé mentale. Et mon rôle est de traduire cela en cartes, en imagier, pour co-construire et tester un outil avec les médiateurs en partenariat la PSM (Plateforme des Soutiens aux Migrants).
Le deuxième pas, c’est la formation-certification « Facile à lire et à comprendre » que j’ai suivie. C’est une façon de rédiger, d’illustrer et de mettre en page des documents écrits pour des personnes ayant une déficience intellectuelle en les faisant tester par les personnes concernées. J’ai fait, par exemple, des schémas d’illustration pour le livret d’accueil d’une clinique.
CG : Que vous a apporté l’accompagnement par Ombelliscience et le collectif de professionnel·les qui se forment à vos côtés dans le programme « Science pour toutes et tous » ? SB : Ça m’a apporté deux choses. La première, c’est de me sentir légitime pour parler d’inclusion. Mais aussi pour oser exiger d’utiliser une démarche de co-construction. Sur le projet de l’imagier, la demande de départ qui m’avait été faite était d’illustrer et mettre en page les contenus rédigés par le groupe de travail de l’Université de Lille, pour être ensuite utilisés par les médiateurs. C’est moi qui ai insisté pour entrer dans ce programme et pouvoir dire « voilà comment j’envisage personnellement de co-construire avec les médiateurs ».
Sur la démarche, cela m’a permis d’oser affirmer ma façon d’être inclusive, parce que j’ai été formée et parce que je fais partie d’un réseau. Et enfin, lors du dernier regroupement, on avait un temps d’échange sur nos problématiques spécifiques de terrain. J’ai posé un problème, me tracassait, et 3 personnes ont échangé avec moi, m’ont aidé à prendre du recul et à trouver une solution. L’échange avec les autres permet vraiment de prendre du recul et trouver des solutions auxquelles je n’aurai pas pensé.
CG : Si c’était à refaire, que feriez-vous différemment… À votre niveau, au sein de votre structure, et au niveau de l’accompagnement proposé par Ombelliscience ?
SB : Sur le début du programme, je trouvais que l’on était beaucoup entre nous, et peut-être pas assez ouverts à des acteurs venant du social et de proximité sur l’inclusion. Mais en fait sur la dernière année ce point a bien évolué, ça a été entendu et résolu.
Sinon, qu’il y ait davantage de temps d’échange lors des regroupements, un équilibre à trouver par rapport aux intervenants extérieurs et ateliers. Ces temps pratiques vont enrichir ma culture et me donner des outils, mais concrètement ce qui va m’aider à développer sur le terrain, c’est parler avec d’autres gens du groupe. C’est une question d’équilibre, c’est assez subtil, mais ce que je veux dire c’est de privilégier les temps d’échange lorsque l’on se regroupe et les apprentissages avec les intervenants extérieurs un peu plus en distanciel.
CG : Un point à ajouter ?
SB : Le fait que l’on capitalise tout ce que l’on a fait sous forme d’un livrable. À ce point, je trouve que pour acculturer d’autres personnes de ma coopérative à ce projet-là, je manque de supports et d’outils de livrables vulgarisés/d’un niveau plus simple. Sans outils concrets, j’ai du mal à partager au-delà de mes collègues. Cela nous permettrait au contraire d’être des « ambassadeurs » de l’inclusion auprès des autres collègues et partenaires.
Photo © Maroussia Gitel
Publié le 01 octobre 2025