La 34ème édition de la Fête de la science se déroulera du 3 au 13 octobre 2025 sur le thème des "Intelligence(s)".
Cet événement est l'occasion pour le public de rencontrer des chercheuses et chercheurs de toute la région.
Ombelliscience, en tant que coordination régionale de la Fête de la science en Hauts-de-France, vous présente au fil des semaines quelques-un·es de ces scientifiques qui se mobilisent sur l’événement.
Diane Sam-Mine est doctorante en psychologie sociale et Intelligence Artificielle (IA) à l'Université d'Artois, au sein des laboratoires SHERPAS et CRIL et diplômée d’un master en neurosciences cognitives de l’Université Sorbonne.
Passionnée par la psychologie sociale et l'IA, elle en explore les liens au sein de son sujet de thèse sur le « growth mindset » dans le système éducatif.
Comment l’état d’esprit de l’élève vis-à-vis de l’intelligence joue sur son apprentissage scolaire ? La doctorante a pu présenter ce projet lors de la conférence MAIA (Maitrise des Applications de l’IA) 2025 à Amiens. Comment expliquer le fait qu’un·e élève puisse rester motivé à apprendre, même après des échecs, tandis qu’un·e autre élève fera moins d’efforts ? Cela peut s’expliquer par nos croyances sur l’intelligence : l’état d’esprit de développement (growth mindset en anglais) et l’état d’esprit fixe.
"(...) l'état d'esprit de développement permet de croire qu'avec des efforts, en adoptant les stratégies adaptées et en demandant de l'aide, on peut progresser en maths."
C’est donc le cœur du sujet de ses interventions en milieu scolaire, pour parler du growth mindset aux élèves. Elle applique ensuite une méthode d’évaluation, utilisant l’IA, pour mieux comprendre pourquoi et comment les interventions dans ce contexte sont efficaces.
L’objectif : s’appuyer sur ces analyses pour développer des outils et pratiques pédagogiques plus adaptés, dans une logique d’amélioration.
Diane Sam-Mine est également passionnée par la vulgarisation scientifique et développe des actions de médiation dans le cadre de l’association Cogni’Junior dont elle fait partie. En créant des contes pour enfants et kits éducatifs, elle fait découvrir les sciences cognitives pour les plus jeunes de façon ludique et simple.
Les travaux de la doctorante visent à rendre les sciences accessibles à toutes et tous. À travers son projet de thèse, elle souligne des enjeux importants sur l’inclusion et les performances scolaires, en plaçant l’IA comme moyen d’apporter des solutions pour le développement de meilleures interventions éducatives. Un exemple très concret de l’intégration de l’IA dans des domaines liés à l’intelligence humaine !
Diane Sam-Mine interviendra pendant la Fête de la Science à 3 reprises :
Samedi 4 octobre, Médiathèque Curiothèque (Annequin 62), conférence grand public : 14h-16h
Dimanche 5 octobre, Cité Nature (Arras 62), échanges avec le public et présentation de ses travaux - Grand public : 10h-17h
Lundi 6 octobre, Médiathèque Communautaire Beaucamps-le-Vieux (80), conférence et jeux pour les scolaires : 10h30 / 13h30 / 15h
Diane Sam-Mine sur les réseaux : LinkedIn / Instagram
Plus d’infos sur l’édition 2025 de la Fête de la science en Hauts-de-France
(c) Diane Sam-Mine
Publié le 20 juin 2025
L’intelligence est communément définie comme la "faculté de connaître, de comprendre ; une qualité de l'esprit qui comprend et s'adapte facilement". Mais lorsque l’on évoque les intelligences, de quoi parle-t-on ? Le thème national de l’édition 2025 nous invite à revenir sur l’un des grands sujets de société actuel : finalement, sommes-nous les seuls êtres intelligents ? Quelle forme prend-elle ? Et l’intelligence artificielle (IA) dans tout ça ?
Il s’agit également de réfléchir sur notre société actuelle et son avenir. Alors que son développement s’accélère, l’IA va-t-elle dépasser l’humain ? Elle qui fait désormais partie intégrante de notre quotidien est devenue aujourd’hui sujet de débats animés. Sa régulation est devenue une question d’actualité comme on l’a vue en février dernier, lors de l’organisation du Sommet pour l’action sur l’Intelligence Artificielle à Paris.
Cette 34e édition de la Fête de la science propose près de 150 événements dans 54 communes sur les 5 départements. Ils sont portés par près de 250 structures très diverses (universités, collèges, lycées, centres de culture scientifiques, bibliothèques, musées, grandes écoles, centres sociaux, organismes de recherche…), souvent en partenariat les unes avec les autres, pour faire explorer au public l’Intelligence sous toutes ses formes. Du 3 au 13 octobre, en ville ou à la campagne, le grand public et les scolaires pourront participer à une multitude d’animations (visites, spectacles, ateliers, conférences, expositions, jeux…) et partir à la rencontre de chercheur.ses, doctorant.es et étudiant.es de la région, notamment dans les 8 villages des sciences répartis sur le territoire. De l’intelligence dans le vivant, à l’IA, à la psychologie en passant par son utilisation dans certains domaines (santé, technologie, …), la programmation 2025 est variée et entend bien questionner les différentes facettes de l’intelligence.
La coordination régionale de la Fête de la science en Hauts-de-France est confiée par l’Etat et la Région à l’association Ombelliscience.
Cette année c'est Sébastien Konieczny, directeur de recherche CNRS au Centre de Recherche en Informatique de Lens (CRIL), de l’Université d’Artois, qui est l'ambassadeur de la Fête de la science en Hauts-de-France. Il mène des travaux de recherche sur l’intelligence artificielle (IA) et développe des activités de médiation scientifique sur le concept de l’IA, de la croyance et de la modélisation du raisonnement chez les machines. En étudiant les grands principes qui permettent à des systèmes intelligents de raisonner de manière fiable, l’enjeu de ses recherches est de permettre à l’IA de détecter l'incohérence et de s’y ajuster automatiquement pour réguler la désinformation.
+d’infos sur Sébastien Konieczny
Programme à découvrir dès le 18 juin sur fetedelascience.fr/
Photo haut (c) Centre Historique Minier
Photo milieu (c) Musée de Boulogne-sur-Mer
Photo du bas (c) Association Livre mon ami
Publié le 13 juin 2025
Le mardi 6 mai, l’appel à projets Fête de la science se clôturait et 55 projets labellisés constitueront la programmation de cette 34e édition, pour explorer les Intelligence(s) en Hauts-de-France.
Avant de découvrir le programme officiel, Ombelliscience vous dévoile l’ambassadeur 2025 récemment sélectionné, le chercheur porte-parole originaire de Marles-les-Mines (Pas-de-Calais) qui portera les valeurs du partage des sciences cette année !
Il s’agit de Sébastien Konieczny, directeur de recherche CNRS au Centre de Recherches en Informatique de Lens (CRIL), de l’Université d’Artois. Il collabore avec 60 personnes pour mener des travaux de recherche sur l’intelligence artificielle (IA).
Passionné par son métier, il a été nommé en 2024 EurAI Fellow par l’association européenne d’intelligence artificielle, une prestigieuse distinction que reçoivent trois à quatre chercheur·ses européens par an.
Il développe également depuis plusieurs années des activités de médiation scientifique sur l’IA, la décision collective et la découverte de la vérité. Ses actions de vulgarisation sont notamment illustrées au sein de l’ouvrage L’intelligence artificielle : de quoi s’agit-il vraiment ? dont la seconde édition est parue en 2024 chez Cépadues, dont il est le coordinateur.
En quoi la thématique Fête de la science 2025 "Intelligence(s)" résonne-t-elle avec ses sujets de recherche ? Car il expose des problématiques naissantes aujourd’hui en lien avec l’IA, et plus largement avec le secteur de l’informatique. En étudiant les grands principes qui permettent à des systèmes intelligents de raisonner de manière fiable, de gérer les incohérences, et de prendre de bonnes décisions collectives, les enjeux sont d’une part de concevoir des systèmes d’IA raisonnant et décidant correctement, mais cela permet également de proposer des méthodes pour identifier les informations obsolètes, lutter contre les fake news, et développer des outils de décision collective pour la démocratie participative par exemple.
C’est ainsi que Sébastien Konieczny mène des recherches sur "la fusion de croyances et la gestion de l’incohérence", qui peuvent permettre de lutter contre la désinformation : quand les systèmes intelligents résonnent à partir de sources d’informations incohérentes et diverses, comment faire ? À l’intersection entre la philosophie et la science, l’idée est de permettre aux systèmes intelligents de détecter les incohérences et s’y ajuster automatiquement pour tenter de trouver la vérité ou les sources problématiques.
"Je travaille sur l’intelligence artificielle depuis plus de 25 ans et c’est une question passionnante. Je suis ravi que ce sujet soit la thématique de l’édition 2025 de la Fête de la Science et j’espère que nous arriverons à faire comprendre toutes les facettes de la recherche sur l’intelligence (artificielle ou non). À une époque où les fake news prolifèrent, et où, sur les réseaux sociaux comme dans beaucoup de médias, on ne fait plus de distinction entre une opinion et une connaissance scientifique, il est plus que jamais essentiel d’expliquer au grand public ce qu’est la méthode scientifique, ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas. D’où l’importance primordiale d’événements comme la Fête de la Science."
Entre deux informations contradictoires, comment fait-on pour prendre la bonne décision ?
"Une partie de mes recherches, porte sur la fusion de l'information : comment je prends en compte toutes les informations que différentes personnes m'ont donné. Il va y avoir des choses complémentaires, mais il va y avoir aussi des conflits et il est important de savoir qui je dois écouter et qui je ne vais pas écouter." (France info)
Problématique que l’on retrouve dans la vie de tous les jours : "Beaucoup de sites peuvent vous répondre. Ils vont vous donner une réponse partielle et surtout, parfois, ils se contredisent. Certains disent des choses vraies, d'autres, fausses. Ce que l’on fait peut donc améliorer les réponses sur internet. À l'heure actuelle où on voit la propagation de fake news, où on voit des gens qui produisent ça à la chaîne, et où on a de plus en plus de mal à lutter contre ces fausses informations, nous mettons en place des analyses pour savoir si quelque chose est vrai ou faux."
Etudier le concept de fiabilité en IA, quand les systèmes intelligents résonnent à partir de sources d’informations incohérentes diverses : comment faire lorsque plusieurs informations se contredisent ?
"Alors que les fausses informations fleurissent, il est nécessaire d’avoir des méthodes théoriques qui permettront d’estimer la fiabilité d’une source, comme par exemple un média, et d’évaluer de manière automatique à quel point ce qu’elle propage est fiable."
Photo haut (c) Patrick Konieczny, bas (c) CNRS Hauts-de-France
Publié le 12 juin 2025