Le mardi 6 mai, l’appel à projets Fête de la science se clôturait et 55 projets labellisés constitueront la programmation de cette 34e édition, pour explorer les Intelligence(s) en Hauts-de-France.
Avant de découvrir le programme officiel, Ombelliscience vous dévoile l’ambassadeur 2025 récemment sélectionné, le chercheur porte-parole originaire de Marles-les-Mines (Pas-de-Calais) qui portera les valeurs du partage des sciences cette année !
Il s’agit de Sébastien Konieczny, directeur de recherche CNRS au Centre de Recherches en Informatique de Lens (CRIL), de l’Université d’Artois. Il collabore avec 60 personnes pour mener des travaux de recherche sur l’intelligence artificielle (IA).
Passionné par son métier, il a été nommé en 2024 EurAI Fellow par l’association européenne d’intelligence artificielle, une prestigieuse distinction que reçoivent trois à quatre chercheur·ses européens par an.
Il développe également depuis plusieurs années des activités de médiation scientifique sur l’IA, la décision collective et la découverte de la vérité. Ses actions de vulgarisation sont notamment illustrées au sein de l’ouvrage L’intelligence artificielle : de quoi s’agit-il vraiment ? dont la seconde édition est parue en 2024 chez Cépadues, dont il est le coordinateur.
En quoi la thématique Fête de la science 2025 "Intelligence(s)" résonne-t-elle avec ses sujets de recherche ? Car il expose des problématiques naissantes aujourd’hui en lien avec l’IA, et plus largement avec le secteur de l’informatique. En étudiant les grands principes qui permettent à des systèmes intelligents de raisonner de manière fiable, de gérer les incohérences, et de prendre de bonnes décisions collectives, les enjeux sont d’une part de concevoir des systèmes d’IA raisonnant et décidant correctement, mais cela permet également de proposer des méthodes pour identifier les informations obsolètes, lutter contre les fake news, et développer des outils de décision collective pour la démocratie participative par exemple.
C’est ainsi que Sébastien Konieczny mène des recherches sur "la fusion de croyances et la gestion de l’incohérence", qui peuvent permettre de lutter contre la désinformation : quand les systèmes intelligents résonnent à partir de sources d’informations incohérentes et diverses, comment faire ? À l’intersection entre la philosophie et la science, l’idée est de permettre aux systèmes intelligents de détecter les incohérences et s’y ajuster automatiquement pour tenter de trouver la vérité ou les sources problématiques.
"Je travaille sur l’intelligence artificielle depuis plus de 25 ans et c’est une question passionnante. Je suis ravi que ce sujet soit la thématique de l’édition 2025 de la Fête de la Science et j’espère que nous arriverons à faire comprendre toutes les facettes de la recherche sur l’intelligence (artificielle ou non). À une époque où les fake news prolifèrent, et où, sur les réseaux sociaux comme dans beaucoup de médias, on ne fait plus de distinction entre une opinion et une connaissance scientifique, il est plus que jamais essentiel d’expliquer au grand public ce qu’est la méthode scientifique, ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas. D’où l’importance primordiale d’événements comme la Fête de la Science."
Entre deux informations contradictoires, comment fait-on pour prendre la bonne décision ?
"Une partie de mes recherches, porte sur la fusion de l'information : comment je prends en compte toutes les informations que différentes personnes m'ont donné. Il va y avoir des choses complémentaires, mais il va y avoir aussi des conflits et il est important de savoir qui je dois écouter et qui je ne vais pas écouter." (France info)
Problématique que l’on retrouve dans la vie de tous les jours : "Beaucoup de sites peuvent vous répondre. Ils vont vous donner une réponse partielle et surtout, parfois, ils se contredisent. Certains disent des choses vraies, d'autres, fausses. Ce que l’on fait peut donc améliorer les réponses sur internet. À l'heure actuelle où on voit la propagation de fake news, où on voit des gens qui produisent ça à la chaîne, et où on a de plus en plus de mal à lutter contre ces fausses informations, nous mettons en place des analyses pour savoir si quelque chose est vrai ou faux."
Etudier le concept de fiabilité en IA, quand les systèmes intelligents résonnent à partir de sources d’informations incohérentes diverses : comment faire lorsque plusieurs informations se contredisent ?
"Alors que les fausses informations fleurissent, il est nécessaire d’avoir des méthodes théoriques qui permettront d’estimer la fiabilité d’une source, comme par exemple un média, et d’évaluer de manière automatique à quel point ce qu’elle propage est fiable."
Sébastien Konieczny interviendra à plusieurs reprises pendant la Fête de la science :
Vendredi 3 octobre à 18h30, à la Bibliothèque de Douai : Conférence "ChatGPT = Intelligence Artificielle ?"
Mardi 7 octobre à 10h, au Louvre Lens Vallée - Atrium : Conférence "Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle"
Mardi 7 octobre de 14h à 18h, au Louvre Lens Vallée - Atrium : Atelier "Intelligence collective, décision de groupe et démocratie"
Vendredi 10 octobre à 17h30, Faculté des Sciences Jean Perrin à Lens : Conférence "Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle"
Photo haut (c) Patrick Konieczny, bas (c) CNRS Hauts-de-France
Publié le 21 juillet 2025
La 34ème édition de la Fête de la science se déroulera du 3 au 13 octobre 2025 sur le thème des "Intelligence(s)".
Cet événement est l'occasion pour le public de rencontrer des chercheuses et chercheurs de toute la région.
Ombelliscience, en tant que coordination régionale de la Fête de la science en Hauts-de-France, vous présente au fil des semaines quelques-un·es de ces scientifiques qui se mobilisent sur l’événement.
Audrey Dussutour est directrice de recherche au CNRS et biologiste. Plus spécifiquement, elle est myrmécologue, c’est-à-dire spécialiste des fourmis. Elle est également spécialiste des organismes unicellulaires.
Elle a obtenu un doctorat d’éthologie en 2004 à l’Université Toulouse, puis suivi 2 post-doctorats au Canada (Concordia University) et en Australie (University of Sidney). Elle intègre le CNRS en tant que chercheuse en 2009.
Si elle exerce depuis plus de 10 ans au Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/ Université Toulouse), sa passion pour la nature et les animaux remonte à son enfance. Elle s’est progressivement ouverte au milieu scientifique durant ses années au collège jusqu’à la fac, où elle y découvrira l’éthologie : l’étude du comportement des animaux.
Ses travaux de recherche portent sur l’interaction des systèmes avec leur environnement, principalement les colonies de fourmis et les organismes unicellulaires. Plus largement, elle s’intéresse à l’intelligence collective chez les insectes (déplacements, résolution de problèmes, recherche de nourriture) et à l’intelligence primitive chez les êtres unicellulaires.
L’ensemble de ses projets lui ont permis de porter un nouveau regard sur la notion d’intelligence, à travers plusieurs découvertes. Elle a notamment été la première à démontrer les capacités cognitives chez ce qu’elle a nommé « le blob », un organisme unicellulaire (Physarum polycephalum).
Elle les partage aussi très souvent avec le grand public, soucieuse de la diffusion des connaissances scientifiques auprès du plus grand nombre. C’est d’ailleurs dans cette logique qu’elle participe à de nombreuses conférences, ateliers, émissions de radio/ TV, et qu’elle a publié 4 ouvrages sur ses travaux de recherche.
Audrey Dussutour a reçu la médaille de la scientifique du CNRS en 2021.
Et bonne nouvelle ! La scientifique réalisera une visioconférence à l’occasion de la Fête de la science le jeudi 9 octobre, diffusée à l’Auditorium Rostropovitch de Beauvais ! Elle expliquera ses travaux de recherche en myrmécologie (étude des fourmis).
Informations : Visioconférence - Auditorium Rostropovitch de Beauvais Jeudi 9 octobre, horaires : 10h
Photos (c) David Villa - Scienceimage - CBI - CNRS
Publié le 07 juillet 2025
La 34ème édition de la Fête de la science se déroulera du 3 au 13 octobre 2025 sur le thème des "Intelligence(s)".
Cet événement est l'occasion pour le public de rencontrer des chercheuses et chercheurs de toute la région.
Ombelliscience, en tant que coordination régionale de la Fête de la science en Hauts-de-France, vous présente au fil des semaines quelques-un·es de ces scientifiques qui se mobilisent sur l’événement.
Diane Sam-Mine est doctorante en psychologie sociale et Intelligence Artificielle (IA) à l'Université d'Artois, au sein des laboratoires SHERPAS et CRIL et diplômée d’un master en neurosciences cognitives de l’Université Sorbonne.
Passionnée par la psychologie sociale et l'IA, elle en explore les liens au sein de son sujet de thèse sur le « growth mindset » dans le système éducatif.
Comment l’état d’esprit de l’élève vis-à-vis de l’intelligence joue sur son apprentissage scolaire ? La doctorante a pu présenter ce projet lors de la conférence MAIA (Maitrise des Applications de l’IA) 2025 à Amiens. Comment expliquer le fait qu’un·e élève puisse rester motivé à apprendre, même après des échecs, tandis qu’un·e autre élève fera moins d’efforts ? Cela peut s’expliquer par nos croyances sur l’intelligence : l’état d’esprit de développement (growth mindset en anglais) et l’état d’esprit fixe.
"(...) l'état d'esprit de développement permet de croire qu'avec des efforts, en adoptant les stratégies adaptées et en demandant de l'aide, on peut progresser en maths."
C’est donc le cœur du sujet de ses interventions en milieu scolaire, pour parler du growth mindset aux élèves. Elle applique ensuite une méthode d’évaluation, utilisant l’IA, pour mieux comprendre pourquoi et comment les interventions dans ce contexte sont efficaces.
L’objectif : s’appuyer sur ces analyses pour développer des outils et pratiques pédagogiques plus adaptés, dans une logique d’amélioration.
Diane Sam-Mine est également passionnée par la vulgarisation scientifique et développe des actions de médiation dans le cadre de l’association Cogni’Junior dont elle fait partie. En créant des contes pour enfants et kits éducatifs, elle fait découvrir les sciences cognitives pour les plus jeunes de façon ludique et simple.
Les travaux de la doctorante visent à rendre les sciences accessibles à toutes et tous. À travers son projet de thèse, elle souligne des enjeux importants sur l’inclusion et les performances scolaires, en plaçant l’IA comme moyen d’apporter des solutions pour le développement de meilleures interventions éducatives. Un exemple très concret de l’intégration de l’IA dans des domaines liés à l’intelligence humaine !
Diane Sam-Mine interviendra pendant la Fête de la Science à 3 reprises :
Samedi 4 octobre, Médiathèque Curiothèque (Annequin 62), conférence grand public : 14h-16h
Dimanche 5 octobre, Cité Nature (Arras 62), échanges avec le public et présentation de ses travaux - Grand public : 10h-17h
Lundi 6 octobre, Médiathèque Communautaire Beaucamps-le-Vieux (80), conférence et jeux pour les scolaires : 10h30 / 13h30 / 15h
Diane Sam-Mine sur les réseaux : LinkedIn / Instagram
Plus d’infos sur l’édition 2025 de la Fête de la science en Hauts-de-France
(c) Diane Sam-Mine
Publié le 20 juin 2025