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Le sujet de l’inclusion au cœur du congrès de l’Amcsti 2025

Le congrès de l’AMCSTI, temps fort du réseau national de culture scientifique, technique et industriel (CSTI), s’est tenu à Orléans du 30 juin au 2 juillet sur le thème "Cultiver la curiosité, façonner les futurs".

Le congrès s’est déroulé sur plusieurs lieux de l’agglomération d’Orléans, notamment : le MOBE (Musée d'Orléans pour la Biodiversité et l'Environnement), Centre Sciences et l’Université d’Orléans.

460 participant·es venu·es de toute la France se sont retrouvés pour trois jours de conférences, d’ateliers, de parcours thématiques, de discussions inspirantes et de soirées conviviales.

De multiples fois lors de ce congrès, la question de l’inclusion a été au centre des échanges.

  • Dès le 1er jour, le 30 juin, en plénière, Marie Lemay, d’Ombelliscience est intervenue aux côtés de Catherine Oualian de l’École de la Médiation, d’Alexia Sonnois de Cap Sciences et de Pierre Berrier du Groupe Traces pour parler du groupe de travail Inclusion mené par l'Amcsti.

Ce groupe de travail Inclusion initie et développe une réflexion sur les problématiques liées à l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité (IDEA) dans les structures et les actions de la CSTI. En 5 minutes et de manière scénarisée, ils·elles ont expliqué aux participant·es ce que c’est que l’inclusion et pourquoi développer l’inclusion en culture scientifique.

  • Mardi 1er juillet, Marie Lemay est de nouveau intervenue mais cette fois avec Eric Fertein de l’Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO) dans le cadre d’une mini-conférence sur l’inclusion intitulée "Être plus inclusif·ve en CSTI c’est accepter de ‘partager le pouvoir que nous donne le savoir’ - retour sur une formation-action de professionnel·les de la CSTI", dans le cadre du parcours 3 dédié à l'évolution des métiers de la médiation scientifique.

Ils ont présenté la formation-action "Sciences pour Toutes et Tous" en Hauts-de-France et ont expliqué, témoignage à l'appui, qu'être plus inclusif.ve en médiation implique de modifier ses manières de travailler : co-conception avec les publics, changement des contenus, aptitude à la remise en question, ne pas présupposer les besoins des publics à leur place, etc.

"La science n’est pas naturellement inclusive. S'adresser à toutes et à tous nécessite de comprendre les mécanismes de l'exclusion culturelle pour lutter contre. Cela implique aussi de changer ses pratiques professionnelles." Marie Lemay, Ombelliscience

  • Le 3ème et dernier jour, ce fut l’occasion de parler du programme de mentorat sur l’inclusion. Ce programme a été mis en place pour accompagner des structures membres de l’Amcsti à construire des démarches inclusives en se posant les bonnes questions. + d’infos

Marie Lemay, aux côtés des autres membres du groupe inclusion de l'AMCSTI et des personnes représentant les structures mentorées, ont expliqué le processus d’accompagnement à l’inclusion des 2 structures accompagnées : le Seaquarium Institut Marin au Grau-du-Roi et La Rotonde à Saint Etienne. L'occasion de rappeler qu'un appel à candidatures était ouvert jusqu'au 9 juillet pour la deuxième édition du programme de mentorat Inclusion. + d'infos

Ce congrès fut ainsi l’occasion pour Ombelliscience de sensibiliser les participant·es en parlant des enjeux de l’inclusion en culture scientifique et également de resserrer ses liens avec les acteurs·rices de CSTI présents.

Merci à l’Amcsti et à ses partenaires (MOBE, Université d’Orléans, Centres sciences) pour l’organisation de cet événement important dans la vie de la culture scientifique en France et pour l’accueil chaleureux.

Accéder au programme du congrès

Lire le discours d'ouverture du congrès, par Laure Danilo Présidente de l'Amcsti


Et retrouvez l’article d’Ombelliscience sur l’inclusion en CSTI et la formation-action "Sciences pour Toutes et Tous" publié dans le Bulletin de l’Amcsti le 25 juin !

Cet article dresse un premier bilan du programme "Sciences pour toutes et tous" et met ainsi en lumière sa méthodologie et les difficultés rencontrées pour mettre en œuvre des actions inclusives en culture scientifique.

C’est quoi Bulletin de l’Amcsti ?

Publication de l’Amcsti depuis 1983, le Bulletin de l’Amcsti propose une réflexion plurielle sur les cultures scientifique, technique et industrielle, via des articles de fond et retours d'expériences, un espace sur la vie des réseaux des territoires et les actualités de l'Amcsti.

Lire l’article

Publié le 15 juillet 2025

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Témoignage de Dorçafe Mezouar : "L’inclusion c’est être dans l’échange, dans l’écoute active et transformer en acte les besoins exprimés par ces publics"

Dorçafe Mezouar est chargée d'appui aux projets territoriaux au Forum départemental des sciences, situé à Villeneuve-d'Ascq (59). Dans le cadre de sa participation au programme "Sciences pour Toutes et Tous" coordonné par Ombelliscience, Dorçafe Mezouar a été interviewée par l’association le 20 juin au sujet de sa démarche et son cheminement pour aller vers davantage d’inclusion dans ses pratiques professionnelles.

Candice Gaudefroy (CG) pour Ombelliscience : Pouvez-vous présenter votre structure en quelques mots et expliquer en quoi elle a un lien avec la culture scientifique ?

Dorçace Mezouar (DM) : Le Forum départemental des sciences est un CSTI, un centre de culture scientifique, technique et industrielle. Il a donc vocation à promouvoir la diffusion de la CSTI et développer la politique culturelle du département (via le projet de direction). Il participe également aux opérations nationales, comme la Fête de la science. Il créé et diffuse des produits culturels : expositions, outils itinérants et ressources culturelles.

CG : C’est quoi pour vous l’inclusion en général ?

DM : Pour moi, c’est faciliter l’inclusion des publics qui sont exclus / empêchés de façon générale (au niveau des exclusions sociales). La définition, ce serait d’aller vers ces publics et de faciliter leur accès à notre centre culturel, en rendant le contenu accessible et la visite possible. Donc finalement, c’est lever les freins de ce manque d’accessibilité, être dans l’échange, dans l’écoute active : transformer en acte les besoins exprimés par ces publics.

CG : Selon vous, les sciences sont-elles naturellement inclusives ? Pourquoi ?

DM : Naturellement inclusives, j’ai envie de dire oui et non. Je pense qu’elles tendent à l’être davantage si on prend le sujet au sens de l’ "actualité".

Elles le sont naturellement, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de science qui peut être exclusive. Je pense que la connaissance et la transmission sont universelles et donc les sciences sont accessibles à toutes et tous. Maintenant, le poids de l’histoire et de l’actualité a voulu que, dans la conception et les projections des idées reçues sur les sciences, elles soient perçues comme élitistes et excluantes.

Mais il y a actuellement, et cette formation en est la preuve, cette volonté de vouloir changer la perception de ces idées reçues.

CG : Avant vos expérimentations dans le cadre du programme "Science pour toutes et tous" d’Ombelliscience, quels étaient concrètement les freins observés ?

DM : Nous sommes un équipement départemental et l’accompagnement des personnes appartenant aux catégories de publics exclus / empêchés fait partie des missions du département (soit par la MDPH, ou des services comme les Maisons Nord Solidarité / Nord Emploi). C’est donc un public que l’on peut potentiellement déjà toucher via nos collègues d’autres directions générales (Enfance Famille et Retour à l’Emploi).

Les freins, concrètement, c’était de trouver ce public et palier le sujet du coût financier : le tarif au Forum départemental des sciences avait augmenté.

La question du coût financier est par exemple moins problématique aujourd’hui, puisque l’on a des gratuités dans le cadre du partenariat entre l’action sociale et le Forum départemental des sciences (cf question ci-dessous). Il y a une vraie volonté politique du département d’accompagner les Nordistes à l’accessibilité culturelle (tout comme à l’accessibilité à l’emploi, etc…).

CG : Au sein de votre structure, quel a été le 1er pas concret pour être dans une démarche plus inclusive ? Et que vous a apporté le programme "Science pour toutes et tous" ?

DM : Le projet de partenariat entre la DGAEFS (Direction Générale Adjointe Enfance, Famille, Santé) et le Forum départemental des sciences, qui a été initié en 2021 et dont l’objectif était d’être à l’écoute et tisser des liens avec les services de l’action sociale.

L’idée était de créer un partenariat qui s’inscrit dans la durée, et c’est effectivement le cas puisque nous sommes sur la 4e année du projet. On commence à avoir des événements qui deviennent réguliers.

Il y avait déjà un travail qui était amorcé auparavant, mais c’était plus des à-coups. Avec ce projet, on était vraiment dans l’idée d’initier quelque chose qui soit pérenne et qui se construise dans le temps pour toucher les publics de l’action sociale et en les intégrant notamment dans des dispositifs qui existent déjà (comme "les rencarts avec la science" (rendez-vous gratuits) et l’appel à projets (diffusion de l’offre culturelle sur le territoire au plus près des habitants)). On a vraiment travaillé une proposition d’action culturelle qui soit autant dans les murs qu’hors les murs, à proximité et en « allant vers » les publics exclus.

Le second projet qui a émané de la formation-action, c’est la création d’un groupe projet inclusion, interne, pour réfléchir sur nos pratiques professionnelles. On réinterroge nos façons de travailler, de penser la conception des expositions, la signalétique, les cartels…sous l’angle de la démarche inclusive. Tous ce qui nous a été présenté en formation, m’a permis d’intégrer ces éléments dans le groupe projet. Ça change aussi notre façon de penser notre métier.

CG : Si c’était à refaire, que feriez-vous différemment… À votre niveau, au sein de votre structure, et au niveau de l’accompagnement proposé par Ombelliscience ?

DM : Personnellement, je ne changerai rien. J’ai trouvé la formation très complète, on a bénéficié d’un vrai support de ressources et de veille documentaire. Marie, Arnaud et toute l’équipe d’Ombelliscience se sont toujours mis à disposition. Nous avons été très bien encadrés et accompagnés dans cette démarche.

Sur mon projet, j’étais déjà dans cette démarche d’inclusion, mais la formation m’a permis de prendre plus de recul sur ma façon de faire les choses.

Ce temps de formation a été un moyen d’avoir une vraie prise de recul, de pouvoir analyser ma façon de travailler et me dire "je fais un vrai pas de côté". J’observe ma façon de faire : est-ce qu’elle correspond à l’objectif attendu ?

Prendre ce temps a été très bénéfique, ma façon de travailler a changé (depuis la formation) et c’est ce que j’essaie aussi de transmettre à mes collègues. Même s’ils sont déjà sensibles à la question d’inclusion, ce temps de réflexion collectif est vraiment important.

Et aussi la formation, dans le sens "animation de réseau", a été l’occasion de rencontrer d’autres collègues du milieu et d’horizons différents. Ça m’a permis de voir que mes difficultés sont à relativiser par rapport aux autres. Entendre leur difficulté, avoir un temps de partage et d’échange, ça alimente, crée des idées, une communauté, une énergie collective.

C’était vraiment très bénéfique, je prolongerai même dans le temps par rapport au relais pour mes collègues, cela va susciter des questionnements. Et ces questionnements auront besoin d’être encadrés, développés dans un cadre. Et ce cadre, c’est la formation SPTT. C’est sécurisant car on peut ne pas se sentir légitime, à parler d’inclusion ou à porter une idée, et c’est dans le cadre SPTT que l’on a pu trouver des réponses.

Publié le 15 juillet 2025

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Les scientifiques se mobilisent lors de la Fête de la science : Audrey Dussutour, fourmis, organismes unicellulaires et blob

La 34ème édition de la Fête de la science se déroulera du 3 au 13 octobre 2025 sur le thème des "Intelligence(s)".

Cet événement est l'occasion pour le public de rencontrer des chercheuses et chercheurs de toute la région.

Ombelliscience, en tant que coordination régionale de la Fête de la science en Hauts-de-France, vous présente au fil des semaines quelques-un·es de ces scientifiques qui se mobilisent sur l’événement.

Audrey Dussutour est directrice de recherche au CNRS et biologiste. Plus spécifiquement, elle est myrmécologue, c’est-à-dire spécialiste des fourmis. Elle est également spécialiste des organismes unicellulaires.

Elle a obtenu un doctorat d’éthologie en 2004 à l’Université Toulouse, puis suivi 2 post-doctorats au Canada (Concordia University) et en Australie (University of Sidney). Elle intègre le CNRS en tant que chercheuse en 2009.

Si elle exerce depuis plus de 10 ans au Centre de recherches sur la cognition animale (CNRS/ Université Toulouse), sa passion pour la nature et les animaux remonte à son enfance. Elle s’est progressivement ouverte au milieu scientifique durant ses années au collège jusqu’à la fac, où elle y découvrira l’éthologie : l’étude du comportement des animaux.

Ses travaux de recherche portent sur l’interaction des systèmes avec leur environnement, principalement les colonies de fourmis et les organismes unicellulaires. Plus largement, elle s’intéresse à l’intelligence collective chez les insectes (déplacements, résolution de problèmes, recherche de nourriture) et à l’intelligence primitive chez les êtres unicellulaires.

L’ensemble de ses projets lui ont permis de porter un nouveau regard sur la notion d’intelligence, à travers plusieurs découvertes. Elle a notamment été la première à démontrer les capacités cognitives chez ce qu’elle a nommé « le blob », un organisme unicellulaire (Physarum polycephalum).

Elle les partage aussi très souvent avec le grand public, soucieuse de la diffusion des connaissances scientifiques auprès du plus grand nombre. C’est d’ailleurs dans cette logique qu’elle participe à de nombreuses conférences, ateliers, émissions de radio/ TV, et qu’elle a publié 4 ouvrages sur ses travaux de recherche.

Audrey Dussutour a reçu la médaille de la scientifique du CNRS en 2021.

Et bonne nouvelle ! La scientifique réalisera une visioconférence à l’occasion de la Fête de la science le jeudi 9 octobre, diffusée à l’Auditorium Rostropovitch de Beauvais ! Elle expliquera ses travaux de recherche en myrmécologie (étude des fourmis).

Informations : Visioconférence - Auditorium Rostropovitch de Beauvais Jeudi 9 octobre, horaires : 10h

Photos (c) David Villa - Scienceimage - CBI - CNRS

Publié le 07 juillet 2025

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